Faire un don

Faire un don

Participer

Participer

S'informer

S'informer

AddThis

L’étude des cellules souches leucémiques pour prévenir les risques de rechutes

Malgré les avancées des vingt dernières années en thérapeutique et prise en charge des patients, les leucémies comme les cancers ne sont pas encore en passe d'être totalement guéris en raison des rechutes malheureusement fréquentes et qu'il faudrait pouvoir mieux anticiper.

La prise en charge des patients a cependant pour but d’empêcher ces rechutes en ciblant les meilleures drogues et les meilleurs schémas thérapeutiques (induction de la rémission, consolidation et entretien de cette rémission). La surveillance des risques de rechute repose sur l’estimation du nombre de cellules résiduelles grâce à des techniques de plus en plus sensibles permettant d’estimer l’efficacité thérapeutique obtenue, et le cas échéant les prémices d’une rechute.

Récemment, deux avancées majeures en recherche permettent de pouvoir affiner la prise en compte des rechutes potentielles :

L’étude complète des gènes des cellules malignes au diagnostic permet (et permettra) d’affiner la description des cellules malignes et leur ciblage thérapeutique.

La comparaison des cellules de la rechute avec les cellules présentes au diagnostic permet de confirmer à l’heure actuelle qu’il peut exister chez un même malade au moment du diagnostic plusieurs clones (groupes) de cellules leucémiques. Au moment de la rechute, il est possible d’observer l’émergence d’un clone de cellules déjà présent au diagnostic mais qui était minoritaire ou un tout nouveau clone ou du moins indétectable au diagnostic. L’étude du pourquoi et comment ces clones responsables de la rechute émergent ou non chez un patient est la base de nombreuses recherches et apporteront des renseignements clés sur les mécanismes du développement d’une leucémie. Par exemple, quelles modifications ou combinaisons de modifications de gènes permettent aux cellules d’acquérir les fonctions requises pour être à l’origine d’une maladie cancéreuse ?

Cette recherche nécessite de démontrer que les anomalies des gènes dans un clone leucémique permettent à une cellule d’un organe donné, les cellules hématopoïétiques de la moelle osseuse pour les leucémies par exemple, de devenir capable de produire les cellules leucémiques. Ces cellules ont été appelées, cellules initiatrices de cancer, ou cellules souches cancéreuses ou leucémiques. Ces cellules comme les cellules qui sont à l’origine des cellules de tous les tissus de nos organes (les cellules souches), ont la propriété de se multiplier et de produire les cellules leucémiques  et peuvent même se multiplier à l’identique, afin de maintenir leur stock constant. Leur pouvoir de multiplication est tel que leur nombre peut rester très faible, rendant leur étude très difficile, et explique que les moyens pour les étudier ne sont devenus accessibles que tout récemment. A l’heure actuelle, il n’existe pas de liste formelle de gènes ou protéines permettant de distinguer les cellules initiatrices de leucémies des cellules souches hématopoïétiques normales. Leur caractérisation repose donc sur des faisceaux de critères qui permettent d’enrichir la population des cellules leucémiques en cellules souches leucémiques ou sur la mise en évidence, in vitro, dans des systèmes de culture ou in vivo, dans des modèles animaux, la fonction clé des cellules souches leucémiques c’est-à-dire leur capacité à se multiplier et donner des cellules leucémiques identiques à celles vues dans la population leucémique du départ. Cette population doit également contenir des cellules souches leucémiques capables de perpétuer la production de cellules leucémiques pendant plusieurs « générations » de leucémies. Ces techniques artificielles tentent de mimer la diversité des clones ou groupes de cellules leucémiques présentes au diagnostic et permettent de démontrer quels clones identifiés par leurs anomalies génétiques sont (ou seraient) capables d’engendrer des leucémies. Ces études fonctionnelles sont nécessaires pour apporter un potentiel de leucémogénèse aux anomalies génétiques observées. Cette recherche qui a débuté il y a plus d’une dizaine d’années permet maintenant d’attribuer au moment du diagnostic une valeur pronostique à la présence ou non de cellules souches leucémiques dans l’échantillon tumorale. Leur nombre et leurs caractéristiques homogènes ou non (un ou plusieurs clones) affine la définition de la leucémie. Leur suivi au cours du traitement, permettra d’identifier les clones insensibles (ou devenus insensibles) aux thérapeutiques. Du point de vue de la recherche thérapeutique, l’étude des cellules souches leucémiques permettra d’identifier des traitements ou schémas thérapeutiques permettant de les atteindre définitivement soit au moment du traitement de la leucémie soit lors de la rémission complète. Ces recherches et applications sont la base du programme de recherche médical du site Saint-Louis. Des équipements dédiés ainsi que l’arrivée de chercheurs à l’initiation de ce concept permettent d’entrevoir une meilleure prise en charge des patients atteints de leucémie ou de cancers dans le futur.

L’Association Saint-Louis participe au financement du « Thunderstorm » ; équipement qui, pour l’étude des gènes, contribuera à évaluer le risque de rechute.

Professeur Christine Chomienne