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Avoir un enfant après un cancer : possible avec une greffe d’ovaire

L’amélioration de la survie des patients après un cancer et notamment ceux traités pour une hémopathie maligne doit faire prendre en compte les effets à long terme des traitements.

Parmi les effets à long terme des thérapeutiques ceux sur la fertilité sont connus. En réponse à la reconnaissance de l’impact des traitements sur la fertilité, les techniques de préservation de la fertilité se sont développées. Depuis le début des années 70, la conservation de spermatozoïdes a permis à des hommes rendus stériles par les traitements qui les ont guéris, de devenir pères. Grâce aux progrès des techniques d’Assistance Médicale à la Procréation, préserver la fertilité des femmes avant les traitements gonadotoxiques est maintenant possible. Une des techniques de préservation de la fertilité est la congélation du cortex (partie périphérique de l’ovaire contenant de nombreux ovocytes immatures) de l’ovaire. Après guérison et en cas de désir d’enfant, une greffe de cortex ovarien est possible à partir du tissu ovarien préalablement congelé. Cette technique est récente mais depuis 2004, date de la naissance du premier enfant, il a été montré que cette technique pouvait restaurer la fertilité des patientes, au même titre que les spermatozoïdes peuvent restaurer la fertilité des hommes.

Nous avons mis en place, dès 1998, un programme de congélation de cortex ovarien pour préserver la fertilité des patientes avant traitement gonadotoxique et en 2005, un programme de greffe de cortex ovarien. A ce jour, dans notre protocole, sur 38 patientes qui ont bénéficié d’une greffe d’ovaire  il y a plus d’un an, 87% des patientes ont retrouvé une fonction ovarienne et 26% ont eu au moins un enfant et ce, dans 94% des cas, spontanément. A ce jour, 80% des patientes ont toujours les greffons ovariens qui fonctionnement et donc, sont susceptibles, encore, d’avoir un ou plusieurs enfants. Notre protocole a pu aussi montrer que le fait d’avoir eu une chimiothérapie avant le prélèvement d’ovaire pour congélation n’est pas délétère pour la restauration de la fertilité.

Depuis 2016, nous recherchons par biologie moléculaire, dans le cortex ovarien des patientes qui avaient une leucémie au moment de la congélation d’ovaire, le marqueur des cellules leucémiques (Projet financé par l’Association Laurette Fugain) et si ce marqueur est négatif, une greffe de cortex ovarien est possible aussi pour ces patientes. Ainsi, nous avons pu inclure dans notre protocole de greffe d’ovaire 2 patientes. C’est un aspect innovant car, selon les données de la littérature seules 3 patientes qui avaient eu une leucémie, ont pu accéder à la greffe de cortex ovarien. Que ce soit les patientes rapportées dans la littérature ou nos patientes aucune patiente n’a rechuté de sa leucémie après la greffe d’ovaire.

En conséquence, permettre à de nouvelles patientes de participer à notre programme de greffe de cortex ovarien est essentiel, particulièrement pour les patientes présentant des leucémies qui autrement ne pourraient accéder à aucune autre  technique de restauration de la fertilité à partir du tissu ovarien cryoconservé.*

* financement Association Saint Louis

La greffe de cortex ovarien permet à des patientes qui ont eu un cancer de devenir mère avec leurs propres ovocytes et de retrouver une situation ovarienne comme avant la maladie pour la plupart d’entre elles.